Impressions d'Afrique

Category: Livres,Romans et littrature,Littrature franaise

Impressions d'Afrique Details

Admir par Breton, Cocteau, Eluard, Aragon et Perec, Raymond Roussel est considr comme l'un des prcurseurs du surralisme.

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Reviews

Le Lynce fait naufrage prs des ctes africaines. Les naufrags sont capturs par les sujets de Talou VII, empereur du Ponukl, pays imaginaire de l'Afrique quatoriale. Ils doivent montrer, comme ranon de leur libert, leurs talents de prestidigitateurs pour un spectacle intitul Le gala des incomparables donn lors dune crmonie. Raymond Roussel indiquait qu'il fallait lire le roman partir de la seconde partie, Les prparatifs du Gala , avant la premire, mais cela change rien quon le lise lenvers ou lendroit, car le rcit nest pas linaire et consiste en une suite dhistoires spares, souvent rptitives, chacune formant une nouvelle, mais qui se rattache au thme principal de son roman-gense Parmi les noirs , procd quil a expliqu dans Comment jai crit certains de mes livres : Si je publie ces Textes de grande jeunesse, cest pour mettre en relief la gense de mon uvre. Par exemple, le rcit intitul Parmi les Noirs est lembryon de mon livre Impressions dAfrique. Le mot Lettres est pris dans deux sens diffrents : le blanc, cest Carmichal ; les hordes, ce sont les bandes du billard (le pillard, cest Talou). Tout ce qui a t excut ensuite est n par le mme procd .On peut concevoir son procd comme une reprsentation de limagination, acte de slection, dassociations dides par transpositions mtonymiques, homonymiques ou mtaphoriques. Or, dans la mesure o ces transferts de sens sont soumis au gr du hasard, toute reprsentation du rel nen est quune fausse copie. Ce nest donc pas surprenant si lauteur, ddaign par le public, a t ovationn par les Surralistes et les dadastes qui lont tout de suite reconnu comme lun des leurs. La machine, souvent prsente dans ses uvres, est limage de ce mcanisme rptitif, moteur de la production verbale, tel quAristote dfinissait le hasard, lautomaton, production purement mcanique des vnements, sans implication intentionnelle.On a souvent compar Roussel aux postmodernes. On y retrouve la mme tentative de dconstruction de lcriture, le mme besoin den puiser les ressources par la rptition narrative. Ses mtagrammes ne sont pas sans rappeler les mots fictifs multiples significations dans Finnegans Wake, et ses digressions, celles de Thomas Pynchon. Cependant la ressemblance sarrte au procd. Car, l o les autres lutilisent pour dcrire une ralit lusive afin den saisir la signification, Roussel renonce lexplication de la ralit, la considrant comme voue lchec. Pour lui, lcriture est un systme autonome et auto-reprsentatif, sans avoir besoin de se rfrer d'autres ralits que la sienne propre, puisque les mots ne peuvent pas couvrir la ralit.Le thme, cest donc bien lpistmologie du langage, travers la dissection de ses mcanismes, et la conclusion laquelle il aboutit, cest limpossibilit de concevoir le langage comme instrument pour trouver un sens la ralit. On le savait dj intuitivement, et cest assez frustrant, aprs avoir lu Locus Solus, de se taper nouveau la mme dmonstration. On comprend quil trouve amusant ces jeux dcriture pour le rpter dun livre lautre, mais dchiffrer ses rbus est moins drle. Il a le gout du mystre et aime mystifier ses lecteurs, faisant un secret de tout et de rien pour faire lintressant. Cela marche une fois, mais la longue on sen lasse.

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